Les femmes nues provoquent des réactions diverses. Elles peuvent susciter l’admiration, susciter la honte ou le dégoût, ou encore susciter des désirs érotiques.
De tout temps, les artistes ont remis en question les normes relatives à la nudité. Voici quelques-unes de leurs œuvres les plus provocantes mettant en scène des femmes nues.
La Danaé de Titien
Connue pour son corps voluptueux, Danaé est la plus frappante des femmes nues de Titien. Le regard du spectateur est immédiatement attiré par son corps allongé tandis que des pièces d’or pleuvent.
Le tableau est basé sur l’héroïne éponyme des Métamorphoses érotiques d’Ovide. Son père, Acrisius, l’a emprisonnée pour protéger sa virginité. Mais elle a finalement été libérée par le dieu Jupiter, qui s’est infiltré dans sa cellule dans une pluie de pièces d’or et l’a imprégnée de son fils Persée.
Titien a représenté cet épisode de la mythologie classique pour le cardinal Alexandre Farnèse, un puissant mécène qui n’avait pas peur des peintures érotiques. Il a également commandé à Titien Vénus et Adonis, Diane et Actéon et L’Enlèvement d’Europe. Les « poésies » de Titien, un ensemble d’œuvres somptueuses et érotiques sur des thèmes mythologiques, étaient un type d’art favori pour les riches mécènes princiers de Titien.
La Vénus de Botticelli
La Naissance de Vénus de Sandro Botticelli est l’un des tableaux les plus célèbres de la Galerie des Offices et un pilier du canon de l’histoire de l’art. Il a été peint pour un mécène florentin, Laurent de Médicis, au XVe siècle.
Botticelli s’inspire des statues antiques pour représenter la déesse de l’amour, dont la beauté et la pose modeste symbolisent la dualité du désir sensuel « profane » et de la dévotion « sacrée » à Dieu. Une nymphe, peut-être la nymphe Chloris, attend sur le rivage, tenant un riche manteau ou une robe qui habillera Vénus.
Le tableau est devenu synonyme de beauté de la Renaissance et de beauté féminine idéalisée, qui est devenue la norme que les femmes essaient d’égaler. Par exemple, Lady Gaga portait une perruque blonde pour imiter le tableau figurant sur la couverture de l’album Applause du New York Times.
Danae de Rembrandt van Rijn
L’une des œuvres les plus remarquables de Rembrandt est Danae, qui représente la fille nue d’un roi grec. Le tableau a une forte charge érotique, et la façon dont la lumière illumine son corps et accentue les pièces d’or sur ses genoux est particulièrement frappante.
Le tableau représente Danae de la mythologie grecque, accueillant Zeus alors qu’il descend sous la forme de gouttes de pluie dorées pour la féconder. Le modèle du tableau était l’épouse de l’artiste, Saskia van Uylenburgh, bien que Rembrandt ait plus tard changé son visage pour celui de sa maîtresse Geertje Dircx.
Le tableau était un sujet populaire pour de nombreux artistes, dont Titien et Tintoret, mais Rembrandt lui a donné sa propre touche. Jusqu’à ce qu’elle soit irrémédiablement endommagée par un homme dérangé en 1985, la toile était considérée comme l’une des plus belles et des plus importantes d’Europe.
Le nu de Mendieta
Le corps nu d’Ana Mendieta est Femmes nues une référence du féminisme et du land art. Dans les années 1970 et 1980, elle a pressé son visage et différentes parties de son corps contre de la boue, du sable, du sang et d’autres matériaux pour créer des impressions qui affirment le pouvoir et la féminité dans la nature.
À une époque où les femmes étaient violées et tuées à une fréquence alarmante, l’œuvre de Mendieta était à la fois politique et profondément personnelle. Son œuvre de 1973 Sans titre (Scène de viol) a été créée en réponse à un viol et à un meurtre survenus sur son campus universitaire.
Dans sa série Silueta de 1975, Mendieta a immergé son corps dans la terre et la nature pour évoquer une fusion mythologique. C’est une femme avec un sens incertain du mystère, à la fois primitive et païenne, mais aussi distinctement féminine et sensuelle.
Le corps nu de Frida Kahlo
Dans ses peintures, le corps en dit plus sur Frida que sur les hommes représentés dans ses œuvres. Par exemple, dans Remembrance, le trou dans sa poitrine percé par une tige de métal n’est pas une blessure physique mais plutôt un symbole vivant de la douleur amoureuse.
Son corps apparaît également endommagé dans Ma Naissance, un tableau qu’elle a réalisé peu après sa fausse couche. Le drap sous sa tête trempé de sang pourrait être lu comme un ex-voto traditionnel, où est écrit un message de remerciement ou d’hommage à la Vierge de la Douleur ou Mater Dolorosa.
Dans Autoportrait au collier d’épines et au colibri, la peau de Frida est de couleur beige et elle porte une chemise blanche pure pour couvrir son corps. Le colibri qu’elle tient à la main est peint mort pour souligner la mort de ses espoirs et de ses rêves.